À l’entrainement avec la BRI
Le 17 décembre 2024 au 36 quai des Orfèvres, berceau historique de la préfecture de police de Paris, les bruits de la rue laissent place au silence imposant d’un exercice d’entraînement de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI). Connu pour sa rapidité d’exécution et ses interventions à haut risque, cet exercice en particulier a mis en lumière l’excellence de cette unité d’élite, prête à intervenir dans des situations extrêmes. Sur le terrain, la BRI prouve une nouvelle fois que la maîtrise de l’incertitude et la réactivité immédiate sont des éléments-clés pour neutraliser les menaces les plus graves.
Dans un milieu carcéral, une colonne d’assaut se déploie, ses membres équipés de matériel de détection de dernière génération, avancent avec précaution. Leur mission ? Identifier et localiser des explosifs disséminés sur leur parcours. Une mission de détection uniquement, sans annihilation immédiate, car chaque membre de l’équipe, en plus de son rôle principal, a été formé à repérer les pièges explosifs. Alors qu’ils progressent, une explosion retentit, blessant fictivement l’un des opérateurs. L’urgence est lancée, mais la situation est sous contrôle. En quelques secondes, un médecin de l’équipe intervient. À ses côtés, un dépiégeur d’assaut commence son travail délicat : neutraliser le danger tout en s’assurant de la sécurité de la zone.
Le médecin, omniprésent sur le terrain, n’est pas seulement là pour traiter les blessés. Lors de cet exercice, il s’assure également que les membres de la colonne savent poser un garrot, garantissant ainsi leur capacité à gérer un blessé dans des conditions tendues. Le but est de préparer chaque opérateur à réagir de manière autonome, mais toujours dans un cadre de solidarité et de coordination. La BRI conserve une approche unique en matière de formation : tout agent doit être polyvalent, qu’il s’agisse d’une intervention sur le terrain ou de la gestion d’une situation de crise. Chaque membre de la brigade doit savoir s’adapter en un instant à une multitude de scénarios potentiels.
Dans un second scénario, un kamikaze est retranché dans une cellule de prison. La tension est palpable. Mais ici, la BRI déploie l’ensemble de ses ressources : démineur, maître-chien, négociateur, et autres spécialistes, tous unis pour neutraliser la menace. Cette fois, l’unité rassemble toutes les compétences nécessaires pour maîtriser une situation qui pourrait virer au drame. Chaque décision, chaque mouvement compte. Et pourtant, l’opération se déroule sans une balle tirée en dehors du cadre strict de la légitime défense.
Ces exercices, bien qu’intensément réalistes, ne sont que la partie visible de l’iceberg. La BRI, qui fête ses 60 ans en 2024, n’est pas seulement une unité d’intervention, mais une force d’élite en constante évolution. Créée à l’origine pour contrer le banditisme parisien des années 60, elle est aujourd’hui lune des pierres angulaires de la réponse de la police nationale face aux menaces terroristes. Loin des projecteurs, ses membres œuvrent dans l’ombre, traquant des suspects, et recueillant des renseignements cruciaux. Ce qui distingue véritablement la BRI, c’est justement sa capacité à combiner enquête et intervention. Là où d’autres unités se concentrent exclusivement sur l’une ou l’autre, la BRI excelle dans l’art de mener des investigations longues et discrètes, tout en étant prête à intervenir de manière décisive en cas de prise d’otages ou d’attaque terroriste. Si la BRI-PP (Brigade de Recherche et d’Intervention de la Préfecture de Police) a notamment joué un rôle clé lors des attentats de 2015 et dans la lutte contre le terrorisme, son rôle est bien plus large : elle intervient sur des affaires de criminalité organisée, de trafics de drogue, et même dans la gestion des situations de crise de grande envergure, dans toute la france.
Face à un contexte sécuritaire de plus en plus critique, la polyvalence et la réactivité de la BRI sont plus que jamais cruciales. À travers ces exercices, l’unité démontre sa capacité à gérer toutes les situations, avec un seul objectif : garantir la sécurité des citoyens tout en maîtrisant des opérations à haut risque avec un professionnalisme inébranlable.
Texte et photos : Audrey Rodrigues









