Un long chemin vers l’Europe

Le 28 novembre 2024, le premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze annonçait la « mise en pause » des négociations d’entrée dans l’Union Européenne pour le pays. Cette déclaration a déclenché un mouvement de colère national et le soir même plusieurs dizaines de milliers de géorgien.ne.s se retrouvaient spontanément sur l’avenue Roustavéli, principale artère de la capitale Tbilissi.

Rapidement, des affrontements entre forces de police et manifestant.e.s éclatent. Jets de projectiles et utilisations de mortiers d’artifices d’un côté, tirs de canons à eau, grenades lacrymogènes, balles non létales en caoutchouc et passages à tabac de l’autre.

Dix nuits durant, la tension était très forte sur l’avenue Roustavéli. Les manifestant.e.s qui s’abritaient derrière des barricades enflammées faisaient face aux forces de police jusqu’à l’aube. De la foule s’élevaient parfois des cris : « Revolutsia, revolutsia ! » « Vous êtes des Russes! » face aux sommations de dispersion émanant des blindés de la police.

Ces manifestations s’inscrivent dans une crise politique profonde que la Géorgie traverse depuis 2023. Une partie de la population reproche en effet au parti au pouvoir (le Rêve Géorgien) ce qu’elle considère comme un tournant autoritaire pro-russe. Au cours du mois de décembre 2024, plus de 70 journalistes ont été victimes de violences policières, et parmi les 400 personnes arrêtées 300 ont reporté avoir subi des actes de tortures en détention.

Texte et photos : Hicham El Bouhmidi

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