Dans la tête d’un homme volant

Philippe Jean était un homme volant, un “wingsuiteur” qui pratiquait le BASE jump, une activité sportive qui consiste à se jeter dans le vide, depuis un objet fixe, avec un parachute dans le dos.

Sergent-Chef, “Phil” était également soldat. Avant d’entrer au bureau montagne du 7ᵉ régiment du matériel dans les Alpes puis instructeur à l’EMHM (école militaire de haute montagne) de Chamonix, il passe par Toulouse et le 14ᵉ RPCS (régiment parachutiste commando de soutien) aujourd’hui dissout.

Passionné par la montagne, sur ski, à vélo, ou en wingsuit, Phil vivait sa vie à 100 à l’heure tout en restant un homme raisonné et rigoureux. Malgré son expertise (plus de 400 sauts d’avion), il heurte une falaise en octobre 2014 et passe à deux doigts de la mort.

“Après mon accident c'était très dur parce que j'avais peur. Mais à un moment donné, l'envie de le refaire est plus forte que la peur. Donc ce sentiment de peur, tu le dépasses et après, tu t’exerces à nouveau, tu vas sur des sauts un peu plus “safe“. Quand tu deviens à l'aise, c'est bien d'avoir des traces comme ça, des souvenirs de choses qui se sont mal passées mais qui, dans le fond, t'ont apporté parce que du coup, tu te dis, “il ne faut pas oublier”.”

Malheureusement pour lui, un deuxième accident survient un an plus tard, qui lui sera cette fois fatal. Le 26 décembre 2015, Phil se tue en tentant l’ouverture d’une nouvelle ligne de vol depuis le sommet du Brévent à Chamonix.

Texte et photos : Fred Marie

 

Une vidéo de témoignage permet de comprendre ce qu’il y avait dans la tête de cet homme volant :

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