E-Sport : les athlètes olympiques de demain
«« Nous sommes des sportifs », affirme Pierre, 27 ans, plusieurs fois champion de France et d’Europe, capitaine de l’équipe « Gameward » de e-sport de Boulogne-Billancourt. « Nous mettons en œuvre de nombreuses capacités physiques. Notre activité est institutionnalisée, en cours de fédération et orientée vers la compétition. Cela répond parfaitement à la définition du sport ».
La pratique des jeux vidéos, souvent considérée comme un simple loisir, s'affirme aujourd'hui comme un sport professionnel à part entière, le e-sport.
Ce phénomène culturel et sociétal apparu en Corée du sud au début des années 2000 se généralise rapidement à l’Europe, aux Etats-Unis et plus récemment au Moyen-Orient.
Une immersion dans le club « Gameward » à Boulogne-Billancourt permet de documenter la préparation de la reprise des compétitions du « summer split », c’est à dire la saison d’été. Le suivi du club team BDS à Genève donne également l’occasion de suivre l’entrainement et la participation au London Major RLCS (Rocket League Championship Series) au Copper Box Arena de Londres.
L’hygiène de vie des joueurs rappelle celle des athlètes de haut niveau : sport quotidien, alimentation équilibrée et sommeil régulier. Les joueurs s’entrainent jusqu’à 11 heures par jour. Ils peaufinent leurs stratégies et leur jeu en équipe sous la supervision d’entraîneurs et managers spécialisés. L’engouement croissant pour l’e-sport est réel. En 2022, le marché de l’e-sport français a atteint une valeur estimée à environ 141 millions d’euros pour 11,8 millions de pratiquants. En 2023, le marché mondial est estimé à 1,7 milliard de dollars pour trois millards de joueurs. L’audience globale de l’e-sport excède chaque année les 530 millions de téléspectateurs.
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, vient d’annoncer le lancement d’ici deux ans des « Jeux olympiques de l’e-sport », dans l’espoir de fidéliser et séduire le jeune public.
Texte et photos : Guy Leroy
