Arabie saoudite, entre tradition et modernité
Dans les sables brûlants de l'Arabie, un royaume se réveille. L'Arabie saoudite, terre de prophètes et de pétrole, entame une danse audacieuse avec le monde moderne. À travers le prisme de trois de ses plus importantes cités, Riyadh, Madinah et Jeddah, se dessine le visage d'une nation en pleine métamorphose.
L’ouverture officielle au tourisme en 2019 est une révolution pour le royaume et son leader, Mohammed ben Salmane (surnommé MBS) voit les choses en grand avec le projet « Neom » (un chantier d’urbanisme à 1000 milliers de dollars qui devrait sortir du sol d’ici à 2030.
En attendant, Riyadh, capitale érigée sur les déserts, vibre au rythme d'une modernité flamboyante. Ses tours d'acier et de verre, surgies des sables, défient les cieux.
Madinah, il y a encore quelque temps interdite aux non-musulmans, offre un contraste saisissant. Ici, le temps semble suspendu autour de la mosquée Masjid an-Nabawi, où repose le prophète Mahomet. Les fidèles, venus des quatre coins du monde pour l’Omra (le pèlerinage faisant partie des cinq piliers de l’Islam), foulent son sol sacré, avant de prendre la direction de la Mecque.
Sur la route entre les deux cités, se dresse la ville portuaire de Jeddah. Ses pittoresques ruelles d'Al-Balad et son front de mer animé, en font le reflet d'une société saoudienne entre tradition et modernité.
Cependant, dans l'ombre de ces aspirations, demeure un bastion de traditions où les libertés individuelles, en particulier celles des femmes, semblent figées dans le temps. Le droit des femmes, restreint par la charia, et le port du niqab incarnent les symboles visibles d'une société qui marche à deux rythmes.
La quête d'un équilibre entre progrès et tradition se heurte à la réalité d'un pays tiraillé entre le désir d'ouverture et le poids d'un héritage millénaire.
Texte et photos : Fred Marie