Un stage de rupture pour se reconstruire

Le 18 avril 2024, le premier ministre Gabriel Attal appelle à un sursaut sécuritaire face à la délinquance juvénile. Il souhaite « attaquer le mal à la racine », dans le but d’assurer le respect de l’autorité et de la discipline, à la fois parentale et républicaine.

Depuis quelques années déjà, des structures publiques et privées œuvrent pour le respect des valeurs de civilité, civisme et solidarité. Les Établissements d’insertions par l’emploi (Épide) existent depuis 2005 suite à l’abandon de la conscription. Ils accueillent des adolescents désocialisés*, aux parcours personnels et scolaires chaotiques. Chez ces jeunes, non-respect des règles de vie en collectivité et violence sont parfois empreintes d’addictions diverses.

À Boulogne sur Mer, la fondation Résilience organise pour dix jeunes de l’Epide de Doullens un stage de rupture. L’objectif est de ré-apprendre à la jeunesse, en manque de repères sociaux, le respect des droits et des devoirs du citoyen. Ainsi, des ateliers sportifs et pédagogiques de pleine nature sont mis en place afin de sortir les adolescents de leur quotidien, encadrés par d’anciens militaires blessés. Par le dépassement de soi et l’esprit collectif, la fondation Résilience créée en 2022 par Geoffrey Hodicq, veut provoquer une prise de conscience chez les jeunes stagiaires et déjouer l’apparente fatalité de leur parcours de vie. Reprendre confiance en soi et surmonter les obstacles collectivement leur permettent de s’identifier positivement aux yeux des autres. Car la finalité est que les jeunes et les vétérans résilients puissent bâtir et concrétiser leurs projets d’insertion professionnelle.

* Selon le sociologue Robert Castel, la désocialisation est liée à une perte d’identité, conséquence de dénaturation de l’environnement social, professionnel et familial. Notre identité nous permet d’être relié aux autres et à nous-même.

Texte et photos : Jean-Marie Leclère