Une scientifique au chevet de la faune sauvage menacée par l’A34

En France, depuis 2014, la notion de continuité écologique est réglementairement prise en compte lors de l’édification de nouveaux axes de transport. Dans les Ardennes, le programme Efacilt (Étude de la FAune sauvage Confrontée aux Infrastructures Linéaires de Transport) est étudié par le Cerfe (Centre de recherche et de formation écoéthologique) de l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

La cible principale étudiée est l’autoroute A 34 (axe Reims - Charleville-Mézières). Elle présente des obstacles aux déplacements de la faune sauvage. La conséquence majeure est un appauvrissement des populations de certaines espèces animales par diminution du brassage génétique. Répondant aux directives de 2014 pour préserver les continuités écologiques, les chercheurs du Cerfe mettent en place plusieurs programmes d’études.

Lucie Dispan de Floran fait partie de l’équipe. Originaire de Versailles et âgée de 27 ans, et possède un long parcours en Biologie et Ecologie. Très tôt elle envisage une pratique professionnelle de terrain. L’attrait pour l’étude de la faune sauvage émerge assez vite de ses différentes voies d’orientation.

Juillet 2023. Au cours d’une matinée, Lucie nous fait découvrir son travail d’investigation. Elle partage également ses motivations et ses espoirs envers la préservation de la biodiversité.

Texte et photos : Jean-Marie Leclère

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France, Poix-Terron (Ardennes) le 4 juillet 2023. Lucie Dispan de Floran est doctorante au sein du Centre de recherche et de formation éco-éthologique (Cerfe). Elle observe le comportement de la faune sauvage face aux infrastructures lineaires de transport (ILT). Dans ses recherches elle piege les animaux pour etudier leurs comportements de deplacements. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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Cartographie realisee par le Cerfe (Centre de recherche et de formation éco-éthologique). Elle represente les differents milieux en presence dans la region Champagne-Ardenne. L'arc humide Champardennais met en evidence une continuite ecologique.

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. Lucie Dispan de Floran est doctorante a l'ecole doctorale ABIES de Reims. « C’est avant tout, l’étude de la faune sauvage et la pratique du terrain qui me passionne », confie la scientifique. Quotidiennement elle controle et renouvelle les appats des pieges. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. Capturer les animaux permet de faire les etudes genetiques necessaires a l'observation de la dynamique des populations. Par la pose de collier GPS, la chercheuse du Cerfe pourra tracer les deplacements des animaux au perimetre des lineaires de transport. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. Dans le grand enclos servant de piège, Lucie entreprant la maintenance des appareils électroniques. « L’approche scientifique est évidemment l’intérêt majeur. Être au grand air, avoir une activité physique parfois soutenue est pratiquement vitale pour moi », confie la doctorante. Photographie JM Leclere / Collectif DR

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. Dans les Ardennes, l’autoroute A34 (Reims - Charleville-Mézières) est créée en 2003. La priorité de l’époque est de désenclaver l’économie ardennaise. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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Photo de sanglier pris au piege. Source Cerfe. La pose d'un collier GPS permettra de suivre ses deplacements. L'etude de la repartition spatiale des especes permet de comprendre l'incidence des axes routiers et ferroviaires du secteur ardennais sur les continuites ecologiques.

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France, Boult aux Bois (Ardennes) le 21 juin 2023. Dans le laboratoire ardennais, elle prepare des echantillons de tissus dans le but d'analyse ADN. Le labo n’est pas son environnement favori. Cependant la perspective de connaitre les résultats et de pouvoir cartographier les populations renforce sa motivation. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, Boult aux Bois (Ardennes) le 21 juin 2023. Au laboratoire du Cerfe (Centre de recherche et de formation en eco-ethologie - Universite Reims Champagne Ardenne), un fragment de tissus d'un chevreuil est conditionne en vue d'une analyse ADN. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, Yvernaumont (Ardennes) le 22 juin 2023. « l’A34 a été construite au début des années 2000, aucun aménagement dédié à la faune sauvage pour leur faciliter le franchissement n’a été prévu », explique la scientifique.Quelques aménagements pour usagers riverains agriculteurs existent. Mais ils ne sont pas adaptés à certaines espèces animales. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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Cartographie realisee par le Cerfe (Centre de recherche et de formation éco-éthologique). La materialisation des trajets par les differents releves GPS de deux especes animales, confirme l'infranchassibilite des voies de transports. C'est un exemple de discontinuite ecologique. Source Cerfe.

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Piege photographique installe par le Cerfe sur un pont routier au desssu de l'A34 (Axe routier Reims - Charleville). Source Cerfe.

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Les plus grands animmaux preferent les axes degages et aeriens pour franchir les obstacles comme une autoroute. Certains n'osent pas s'y aventuer en raison du bruit ou de la frequence de la circulation. Ces photos permettent de repertorier les especes et les lieux de passages utilises. Le Cerfe en conclut les meilleures recommandations aupres des instances en charge des projets de construction.

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. Les noeuds autoroutiers sont des infrastructures destructrices pour la faune sauvage. Certains animaux se retrouvent facilement enclaves entre les voies. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. En 2018, une nouvelle autoroute de 30 kilomètres a vu le jour, dans la continuité de l’A34, en direction de la Belgique. « L’A304 a été pourvue d’environ 200 aménagements pour la faune sauvage afin de prévenir de son impact sur les continuités écologiques. Cela traduit bien l’évolution de la prise en considération des nuisances encourues par ces infrastructures linéaires », complète Lucie Dispan.Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. Sous l'autoroute A 304, le passage pour animaux est amenage de telle façon que les differents biotopes soit respecte afin de permettre aux especes animales de passer selon leurs habitudes de deplacement. Certaines preferent l'eau et d'autres la terre ferme et seche. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. Empreinte de chat forestier laissee sur le sol meuble du passage animalier. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR

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France, La Francheville (Ardennes) le 4 juillet 2023. « La nature s’adapte toujours mais plus lentement que la dynamique de nos activités d’où la nécessité de la préserver.La solution idéale pour accentuer la sensibilisation de la population à l’environnement est l’éducation. Une population avertie peut faire évoluer positivement les choses, et plus rapidement qu’on ne le pense. Dans chaque projet futur l’Environnement sera l’une des premières choses à laquelle on fera attention », affirme Lucie Dispan de Floran. Photographie de Jean-Marie Leclere / Collectif DR